Une rubanerie cominoise qui fait… führer

 

MUSÉE DE LA RUBANERIE

Une rubanerie cominoise qui fait… führer 

Présenté par : Olivier Clynckemaillie, Conservateur-Directeur, Délégué général

 

Et dire qu’il eût pu être totalement gazé à quelques kilomètres de chez nous (car il en réchappa…). C’était en 1918 à Wervicq. Qui ça ? Mais… un petit caporal moustachu pardi ! Enervé autant qu’énervant, à la gestuelle clownesque mais bien moins drôle que celle de Chaplin. En plus de tout cela, il était raciste, xénophobe, possédait un ego surdimensionné et se prenait pour un grand stratège de guerre ! D’ailleurs, c’est durant la Première Guerre mondiale qu’il choisit sa profession à venir : il ferait… Führer !

Oui, chers amis, cet être débectant répondant au nom d’Adolf Hitler, eut un rapport assez fort avec notre bonne ville de Comines et plus encore avec sa rubanerie. Petit rappel historique. Dès l’entame du conflit dans notre région, des soldats bavarois occupèrent Comines. Ils s’y installèrent définitivement le 6 octobre 1914, ne parvenant pas à enfoncer les lignes alliées pour joindre la mer du Nord. Comines, ville industrielle moderne, possède alors tous les atouts pour servir de base arrière aux armées du Reich. Les usines sont réquisitionnées, les stocks (alors très importants), pillés, les bâtiments transformés. Si les navettes se taisent petit à petit, ce sont les fusils et les aboiements des occupants qui vont les suppléer.  

 

 

A Comines, toutes les rubaneries se transforment : en logement pour la troupe, en hôpitaux, en prison, en centre d’épouillage pour les soldats revenant du front, et même en… centre culturel ! Dans la rue d’Armentières, à Comines-France, la fière usine Gallant accueillera à la fois des compagnies et des soldats infirmiers de la Croix-Rouge allemande. Un cliché récemment acquis en vente publique par le Musée de la Rubanerie en atteste. Si le petit moustachu cité plus haut n’y figure pas, c’est qu’en mars 1915, il est ailleurs, un peu plus loin, dans les Weppes, près de Fromelles. Mais les archives militaires allemandes sont formelles : il a séjourné à Comines et, plus particulièrement, a été notamment cantonné chez Gallant. Ce qui n’empêcha pas ledit Adolf de s’éprendre de la fille du café « Au Fossoyeur », côté belge. Heureusement, la jeune Madeleine Coulie ne fut pas sensible à ses charmes ! Pourtant, lors de la Seconde Guerre mondiale, le 29 mai 1940, Hitler revenant sur les pas de sa carrière militaire dans les Flandres et s’arrêtant à Comines, chercha à la revoir, sans succès ! Toujours est-il qu’après la Der des Der, Comines ayant été détruite à plus de 98 %, Monsieur Gallant, après avoir fui Comines pour Bernay, en Normandie (où il reconstitua une entreprise avec des rubaniers Cominois exilés), décida de transférer son usine de rubans à Tourcoing, rue d’Alger. Peut-être avait-il trop peur qu’en la reconstruisant à Comines, elle ne fasse à nouveau… fureur !

Plus d'infos sur le Musée de la Rubanerie à Comines. 

 

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