Un brevet cominois pour un métier à tisser des plus… Gallant

 

MUSÉE DE LA RUBANERIE

Un brevet cominois pour un métier à tisser des plus… Gallant 

Présenté par : Olivier Clynckemaillie, Conservateur-Directeur, Délégué général

 

La rubanerie Gallant, fondée en 1796, est l’une des plus emblématiques de Comines avant la Grande Guerre. En effet, n’en déplaise à son concurrent direct Désiré Ducarin, elle est la plus importante de la cité des louches.

Ses prestigieux bâtiments se dressent rue d’Armentières et occupent tout un pâté de maisons sur plusieurs hectares. En réalité, la rubanerie Gallant a pris la suite de celle fondée par Henri et Louis Lauwick : elle deviendra successivement, par associations, Lauwick-Frères et Henri Gallant en 1867 (le mécanicien Henri Gallant lui ayant permis de rayonner davantage grâce à la création d’un nouveau métier mécanique de sa conception), Henri Gallant et Cie en 1891, Etablissements Albert Gallant en 1903 et rubans Gallant en 2005.

Désirant renforcer sa place sur l’échiquier européen, Henri Gallant n’a de cesse de mettre ses connaissances au profit de son entreprise, en créant notamment de nouvelles pièces pour ses métiers à tisser. Ayant très vite compris la nécessité de protéger son invention, il entreprit de déposer des brevets. Le 2 avril 1884 est enregistrée sous le numéro 26530, par les services de délivrance de brevets de l’Empire d’Allemagne, une invention 100 % cominoise car, si l’entreprise, fondée en 1796 est alors la plus florissante de Comines, elle n’en cherche pas moins à conforter ses positions ! C’est la raison pour laquelle, en plus de la protection de ses marques de fabrique, elle entend se démarquer de ses concurrents en mettant sur pied des innovations techniques afin d’augmenter la productivité tout en maintenant une très haute qualité de facture. Le document de 1884 décrit de façon très précise, avec schémas à l’appui, le mécanisme d’un régulateur à cliquet pour métier à tisser le ruban que Gallant soumit aux autorités du Reich le 14 septembre 1883.

 

En effet, le système d’Henri Gallant permet de donner au fil la tension voulue au moment le plus opportun, grâce à un régulateur à cliquet. La qualité de la pièce tissée en ressort alors grandie, preuve que la connaissance approfondie du métier et de ses outils demeure le gage de la bonne conduite d’une entreprise par le patronat. En effet, comme nombre de ses confrères, Gallant avait appris la rubanerie poste par poste avant d’être porté à la tête de sa firme. Ce système sera couronné de succès et démontre bien la volonté des dirigeants d’entreprise d’améliorer la machine en la différenciant de sa définition nominale, sur catalogue. Mais si Henri Gallant eut l’intelligence de déposer sa trouvaille et de la faire breveter officiellement, d’autres gardèrent leurs « transformations » de métiers à tisser secrètes.

Plus d'infos sur le Musée de la Rubanerie à Comines.

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